Couplet Râ-Guël

C'est la dernière fois que je t'ai vu
Tu es parti par-dessus les cieux
Sans qu'aucun message ne nous soit parvenu
Pour expliquer ton geste malencontreux
Quels soucis rencontrés ? Pas de compte-rendu
T'as rejoint la de-meurt, triste à pleurer
Le choc de l'horreur, à l'orée de l'inconnu
La Vie ne tient qu'à une corde, apeuré
Tous touchés, de près ou de loin, phénomène
Moderne, Je me suis retrouvé bizut,
Surtout sur le cul, ça frappe sa peine
A un moment inopiné de manière impromptue
Qu'est-ce qu'il se passe avant ce trépas voulu ?
Avant le nœud coulant, avant un vœu funèbre
Peut-être des ténèbres, peut-être un pli de vertèbres
Sous le poids des habitudes, du contenu vide
D'une société qui se matérialise
Routine confortable, le suicide en serait-ce le dû ?
Je raisonne et résonne l'orgue d'église
D'un cœur fendu résulte des êtres tendus
J'émets que des hypothèses non tenus
Limite ténue entre l'acte et la pensée
Devant le fait accompli, nous voilà perdu
Accroupi à tout prix, on cherche à décompresser
Décontenancé, stressé, mettre un terme à son vécu
Avec du fil tressé, d'éclats à déchus
La poutre grince, morbides allées et venues
Ce matin, un Homme s'est pendu

Couplet Éternel Rêveur

Dernière nuit blanche, dernière insomnie.
Dernier silence, dernière symphonie.
La sentence est inévitable.
Le sang d'encre est inextricable.
Assise sur la balançoire, elle se tient là les bras en croix.
La Faucheuse en talons noirs.
Pleurant de tout son être sur le sol, le corps tremblant de soubresauts.
Le soleil vertical répand sa lumière sur le seuil.
5 heures du mat', le sac est prêt bien habillé.
Syndrome de la roulette russe, balle dans le barillet.
Dernière signature sur la lettre sans ratures.
Du plomb dans la tête, des migraines carabinées.
Les premiers rayons d'Avril illuminent la pièce.
Le piège serait de rester assis sur la chaise.
Attendre les bras tendus que quelque chose arrive.
L'esprit doit se montrer subtil quand commence Avril.
Se lever, rentrer dans la chambre sur la pointe des pieds.
Déposer un dernier baisé sur leurs joues, les lèvres couleurs pourpre.
Par peur d'être épié, vérifier si la porte est bien fermé
sinon faudra se mettre à genoux, chercher une sortie de secours.
Faire patte de velours avec le garde-fou, prendre la cartouche.
Fermer sa bouche car caudine est la fourche.
Rester sous la douche ou pleurer sur la touche.
Prendre la mouche, se déraciner avant de dormir sous la souche.
La tempête avant le calme, le nirvana après le chaos.
Vaincu par KO, faut penser à résilier le câble.
Vivre un cauchemar avant de se remettre à rêver.
Passer le point de non-retour avant la ligne d'arrivée.
Quitter le village pendant que le coq dort.
Ironie du sort, passer d'vant la demeure du croquemort.
Rentrer dans la forêt, pas trop loin pour y être retrouvé facilement.
Tous les ans, à chaque printemps, des fleurs y seront déposées.
Poser l'canon sous le menton, pressé de tirer sa révérence.
Moment de détente entre la tristesse et l'espérance.
Faire péter les décibels au chant des sirènes.
Elle était si belle.